Wisdom, acrylique, spraypaint et paintmarker, 35x50 cm
JF-Ink est
un artiste peintre polyvalent qui réalise un travail mêlant différentes
techniques, de la calligraphie au pochoir en passant par le dripping, etc. Ses
sujets sont variés et l’artiste possède un univers riche et personnel.
L’intérêt principal de son travail réside dans ses combinaisons entre réalisme
et abstraction, dont il marie les techniques de manière esthétique et cohérente.
Ses toiles graphiques et percutantes évoquent naturellement l’univers du street
art. Néanmoins, si l’artiste s’inspire de ce mouvement, son travail n’est
pas soumis aux aléas de la rue et à l’espérance de vie parfois éphémère de la
peinture présentée sur un mur dans l’espace public. En effet, il réalise son
travail en atelier, sur toile ou papier et n’expose pas dans la rue mais en
galerie. Les toiles de JF-ink révèlent en effet une certaine réflexion derrière
la fluidité qui se dégage de ses compositions ; si elles transmettent un
effet de fraîcheur et de spontanéité, elles n’en sont pas moins soignées et
minutieuses. Dans le but d’en apprendre plus sur son travail, j’ai interviewé
JF-ink sur sa pratique artistique.
The eye, carte à gratter, 50x65 cm
Pourriez-vous retracer les grands axes de votre parcours
artistique ?
Je suis
peintre autodidacte, je n’ai suivi aucune formation artistique. Je suis
simplement passionné d’art et cela fait maintenant une quinzaine d’année que je
produis. J’ai commencé brièvement par le graffiti mais je me suis ensuite
rapidement tourné vers le papier, le crayon, l’encre. Puis, je me suis
intéressé petit à petit à la peinture, qui est finalement mon outil de travail
principal. Cependant je ne me cantonne à aucun domaine, j’aime mêler les
techniques dans mes toiles et aussi customiser des objets.
Mega munny, acrylique, spraypaint et paintmaker
Vous qualifiez vous d’artiste street art ?
Non, je ne
me considère pas vraiment comme un street artist étant donné que j’interviens
rarement dans la rue. Néanmoins, je me considère plus comme un enfant du street
art car je m’inspire de tous les mouvements et techniques qui s’y rapportent.
Je suis plutôt
un artiste d’atelier, j’aime pouvoir prendre mon temps et savoir où je vais. La
rue m’attire mais seulement pour réaliser des très grands formats, ce que je ne
peux pas faire en atelier.
Share, acrylique, spraypaint et paintmaker, 50x70 cm
Vous inspirez-vous de courants ou
d’artistes particuliers?
Comme dis
précédemment, l’univers du street art est une de mes principales sources d’inspiration. Pour
ce qui est des artistes, il y a beaucoup de travaux qui m’ont marqués, mais
ceux qui me viennent en tête sur le moment sont les artistes du collectif 9ème concept. C’est grâce à leur travail que
j’ai eu envie de me plonger dans une maîtrise technique plus polyvalente. Le
fait de voir une telle diversité de styles différents réunis de manière
cohérente et esthétique m’a poussé à m’exercer et à expérimenter différentes
techniques comme l’encre (mon premier médium d’où ce pseudo JF-iNk), le
dessin, la peinture plus traditionnelle, la typographie, et aujourd’hui le
pochoir.
D’ailleurs,
en parlant de cette dernière technique, c’est en me plongeant dans l’univers de
C215 il y a 3 ans que j’ai eu envie de tester le pochoir. Mes premiers pas ne
furent pas extraordinaires et j’ai rapidement abandonné ma première idée d’un
pochoir travaillé en multicouches. Néanmoins,
j’ai gardé la technique de pochoir simple couche. Le gros avantage de cette
technique est que je sais où je vais, j’ai une ligne directrice (le portrait
découpé) et après je peux me permettre d’être plus spontané avec les couleurs
et les contrastes.
Dans un
autre registre, un de mes artistes préféré du moment est Bruno Leyval, un
maître dans l’art du dessin à l’encre de chine.
Less is More..., liner sur carnet de croquis A3
Pourriez-vous détailler vos principales techniques ?
Je redessine la grosse majorité de mes portraits sur
ordinateur, à l’aide d’une tablette graphique, afin de trouver les lignes
principales. Puis, suivant le format, soit je les imprime (pour le format A4),
soit je les redessine sur du papier 200g. Par la suite, après quelques heures je
le découpe, j’applique les couches du fond puis les différentes couleurs.
Enfin, pour donner plus de profondeur, j’ajoute les ombres et lumières à l’aide
d'acrylique, soit sous forme de bombe espectro soit simplement par l’application
d’acrylique en tube diluée. Vous pouvez voir presque tout le processus de
création sur ma chaine Viméo : jf-ink stencils.
Blackbook P1, paint liner sur carnet de croquis, 14x14 cm
Blackbook P2, paint liner sur carnet de croquis, 14x14 cm
Vos portraits sont-ils issus de votre imagination ou
de photos ?
Mes
portraits sont tous issus de photos. Dès que je trouve une photo qui me plait,
j’en fais un pochoir. Depuis peu, je collabore avec des amis photographes qui
réalisent de magnifiques portraits et avec lesquels nous avons des projets
d’expositions communes.
Crying colors, acrylique, spaypaint et paintmarker, 50x100 cm
J’ai pu remarquer une grande importance laissée aux
contrastes (ombres et lumières mais aussi dans les couleurs), cet effet possède
t’il une importance particulière à vos yeux ?
J’accorde
effectivement beaucoup d’importance aux contrastes, principalement aux ombres
et lumières car ce sont ces contrastes qui créent de la profondeur sur mes
portraits. Si
j’apprécie le coté brut du noir et blanc je préfère que les couleurs vives
éclatent. Il n’y a rien de plus plat
qu’un pochoir simple couche et j’ai un besoin de suggérer du relief sur mes
portraits, de leur procurer de la profondeur pour leur donner un peu de vie.
Behind blue eyes, acrylique, spraypaint, paintmarker, 140x200 cm
Avec vous des projets que vous souhaitez mentionner
dans cet article ?
Je participe
actuellement au Peace Helmet Project. Ce projet est porté par Wayne Anthony (auteur
de Class of 88’) et le LSD (London Street-art Design) magazine. L’idée est de
transformer un objet se rapportant à la violence en un objet d’art positif, ici
le casque anti-émeute. Vingt-cinq
casques peints par différents artistes (Best/Ever, Mr Cenz, Dmark, My Dog
Sighs, Stick…) seront ainsi exposés lors d’une exposition dans une galerie
londonienne courant 2015 pour exprimer nos différents points de vue sur ce
sujet.
Grâce à l’association quimpéroise Trust in my
art, j’ai également pris part à une exposition collective à but caritatif pour
les enfants d’Haïti en mai 2014 : Safety Art. Pour ce qui est des projets
à venir, je prépare en ce moment une exposition solo à « Ma Première Galerie »,
qui est une galerie d’art contemporain et Street-art à Quimper. Cette expo
démarre le 29 Novembre 2014.
En
parallèle, nous réfléchissons, avec un ami photographe portraitiste, à un
projet d’exposition ou de performance qui confronterait nos médiums respectifs.
Beauty, acrylique, spraypaint, paintmarker, 100x100 cm
Le travail
de JF-ink est caractérisé par des compositions originales, des couleurs vives et des contrastes forts. S’il ne produit de
manière professionnelle que depuis 2012, je lui prédis un bel avenir
artistique. Son univers visuel mérite toute l’attention du lecteur que j’invite
à découvrir plus en détail sur son site : http://www.jf-ink.com/
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