09/11/2014

JF-iNk, enfant du Street Art

 
Wisdom, acrylique, spraypaint et paintmarker, 35x50 cm



JF-Ink est un artiste peintre polyvalent qui réalise un travail mêlant différentes techniques, de la calligraphie au pochoir en passant par le dripping, etc. Ses sujets sont variés et l’artiste possède un univers riche et personnel. L’intérêt principal de son travail réside dans ses combinaisons entre réalisme et abstraction, dont il marie les techniques de manière esthétique et cohérente. Ses toiles graphiques et percutantes évoquent naturellement l’univers du street art. Néanmoins, si l’artiste s’inspire de ce mouvement, son travail n’est pas soumis aux aléas de la rue et à l’espérance de vie parfois éphémère de la peinture présentée sur un mur dans l’espace public. En effet, il réalise son travail en atelier, sur toile ou papier et n’expose pas dans la rue mais en galerie. Les toiles de JF-ink révèlent en effet une certaine réflexion derrière la fluidité qui se dégage de ses compositions ; si elles transmettent un effet de fraîcheur et de spontanéité, elles n’en sont pas moins soignées et minutieuses. Dans le but d’en apprendre plus sur son travail, j’ai interviewé JF-ink sur sa pratique artistique.

 The eye, carte à gratter, 50x65 cm

Pourriez-vous retracer les grands axes de votre parcours artistique ?

Je suis peintre autodidacte, je n’ai suivi aucune formation artistique. Je suis simplement passionné d’art et cela fait maintenant une quinzaine d’année que je produis. J’ai commencé brièvement par le graffiti mais je me suis ensuite rapidement tourné vers le papier, le crayon, l’encre. Puis, je me suis intéressé petit à petit à la peinture, qui est finalement mon outil de travail principal. Cependant je ne me cantonne à aucun domaine, j’aime mêler les techniques dans mes toiles et aussi customiser des objets.

 Mega munny, acrylique, spraypaint et paintmaker

Vous qualifiez vous d’artiste street art ?

Non, je ne me considère pas vraiment comme un street artist étant donné que j’interviens rarement dans la rue. Néanmoins, je me considère plus comme un enfant du street art car je m’inspire de tous les mouvements et techniques qui s’y rapportent.
Je suis plutôt un artiste d’atelier, j’aime pouvoir prendre mon temps et savoir où je vais. La rue m’attire mais seulement pour réaliser des très grands formats, ce que je ne peux pas faire en atelier.



Share, acrylique, spraypaint et paintmaker, 50x70 cm

Vous inspirez-vous de courants ou d’artistes particuliers? 

Comme dis précédemment, l’univers du street art est une de mes principales sources d’inspiration. Pour ce qui est des artistes, il y a beaucoup de travaux qui m’ont marqués, mais ceux qui me viennent en tête sur le moment sont les artistes du collectif  9ème concept. C’est grâce à leur travail que j’ai eu envie de me plonger dans une maîtrise technique plus polyvalente. Le fait de voir une telle diversité de styles différents réunis de manière cohérente et esthétique m’a poussé à m’exercer et à expérimenter différentes techniques comme l’encre (mon premier médium d’où ce pseudo JF-iNk), le dessin, la peinture plus traditionnelle, la typographie, et aujourd’hui le pochoir. 
D’ailleurs, en parlant de cette dernière technique, c’est en me plongeant dans l’univers de C215 il y a 3 ans que j’ai eu envie de tester le pochoir. Mes premiers pas ne furent pas extraordinaires et j’ai rapidement abandonné ma première idée d’un pochoir  travaillé en multicouches. Néanmoins, j’ai gardé la technique de pochoir simple couche. Le gros avantage de cette technique est que je sais où je vais, j’ai une ligne directrice (le portrait découpé) et après je peux me permettre d’être plus spontané avec les couleurs et les contrastes.
Dans un autre registre, un de mes artistes préféré du moment est Bruno Leyval, un maître dans l’art du dessin à l’encre de chine.

Less is More..., liner sur carnet de croquis A3

Pourriez-vous détailler vos principales techniques ?

Je redessine la grosse majorité de mes portraits sur ordinateur, à l’aide d’une tablette graphique, afin de trouver les lignes principales. Puis, suivant le format, soit je les imprime (pour le format A4), soit je les redessine sur du papier 200g. Par la suite, après quelques heures je le découpe, j’applique les couches du fond puis les différentes couleurs. Enfin, pour donner plus de profondeur, j’ajoute les ombres et lumières à l’aide d'acrylique, soit sous forme de bombe espectro soit simplement par l’application d’acrylique en tube diluée. Vous pouvez voir presque tout le processus de création sur ma chaine Viméo : jf-ink stencils.

 Blackbook P1, paint liner sur carnet de croquis, 14x14 cm


 
 Blackbook P2, paint liner sur carnet de croquis, 14x14 cm

Vos portraits sont-ils issus de votre imagination ou de photos ?

Mes portraits sont tous issus de photos. Dès que je trouve une photo qui me plait, j’en fais un pochoir. Depuis peu, je collabore avec des amis photographes qui réalisent de magnifiques portraits et avec lesquels nous avons des projets d’expositions communes.

Crying colors, acrylique, spaypaint et paintmarker, 50x100 cm

J’ai pu remarquer une grande importance laissée aux contrastes (ombres et lumières mais aussi dans les couleurs), cet effet possède t’il une importance particulière à vos yeux ?

J’accorde effectivement beaucoup d’importance aux contrastes, principalement aux ombres et lumières car ce sont ces contrastes qui créent de la profondeur sur mes portraits. Si j’apprécie le coté brut du noir et blanc je préfère que les couleurs vives éclatent.  Il n’y a rien de plus plat qu’un pochoir simple couche et j’ai un besoin de suggérer du relief sur mes portraits, de leur procurer de la profondeur pour leur donner un peu de vie.


 
Behind blue eyes, acrylique, spraypaint, paintmarker, 140x200 cm

Avec vous des projets que vous souhaitez mentionner dans cet article ?

Je participe actuellement au Peace Helmet Project. Ce projet est porté par Wayne Anthony (auteur de Class of 88’) et le LSD (London Street-art Design) magazine. L’idée est de transformer un objet se rapportant à la violence en un objet d’art positif, ici le casque anti-émeute.  Vingt-cinq casques peints par différents artistes (Best/Ever, Mr Cenz, Dmark, My Dog Sighs, Stick…) seront ainsi exposés lors d’une exposition dans une galerie londonienne courant 2015 pour exprimer nos différents points de vue sur ce sujet.
 Grâce à l’association quimpéroise Trust in my art, j’ai également pris part à une exposition collective à but caritatif pour les enfants d’Haïti en mai 2014 : Safety Art. Pour ce qui est des projets à venir, je prépare en ce moment une exposition solo à « Ma Première Galerie », qui est une galerie d’art contemporain et Street-art à Quimper. Cette expo démarre le 29 Novembre 2014.
En parallèle, nous réfléchissons, avec un ami photographe portraitiste, à un projet d’exposition ou de performance qui confronterait nos médiums respectifs.
 

Beauty, acrylique, spraypaint, paintmarker, 100x100 cm 
 
Le travail de JF-ink est caractérisé par des compositions originales, des couleurs vives et des contrastes forts. S’il ne produit de manière professionnelle que depuis 2012, je lui prédis un bel avenir artistique. Son univers visuel mérite toute l’attention du lecteur que j’invite à découvrir plus en détail sur son site : http://www.jf-ink.com/

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