Mika, de son vrai nom Richard Thibault,
est né en 1963 à Montréal. Son travail, qui mêle art abstrait et
hyperréalisme, reproduit fidèlement des thèmes très classiques tel que
les animaux, les portraits, paysage, etc. en les sublimant par des
couleurs vives et des techniques empruntées à l’art abstrait.
Après avoir exploré les possibilités
offertes par la peinture à l’huile, l’aquarelle, le pastel et même le
crayon de couleur durant l’adolescence, il se tourne rapidement vers la
technique de l’aérographie (Air Brush) à un moment où la plupart des
photos étaient encore tirées et retouchées manuellement. Très
polyvalent, Mika est référé par un contact à un studio de publicité
reconnu où il commence par effectuer des petits travaux puis des
contrats à la pige dès l’âge de 18 ans. Au fil des années, il développe
un réseau indépendant de cette entreprise à qui il propose ses services
en tant que pigiste, illustrateur et technicien d’aérographie. Il
illustre également des contes pour enfants, réalise des illustrations
publicitaires pour des entreprises dans de nombreux domaines, etc.
Néanmoins, la démocratisation de l’informatique occasionne une forte
baisse de la demande d’illustrateurs. Ainsi, en 2009-2010, l’artiste
choisi de développer sa création artistique en mettant à jour ses
connaissances de l’art contemporain actuel (en visitant des musées et
des galeries), mais aussi en se plongeant dans des ouvrages théoriques à
propos des techniques utilisées dans les domaines de l’art abstrait et
de l’hyperréalisme. Son travail s’est alors constitué autour d’un savant
dosage entre les techniques de l’art abstrait et de l’hyperréalisme et
est caractérisé par une approche du mouvement et des couleurs vives très
personnelle.
Depuis quelques mois il explore une
nouvelle technique qui lui permet de peindre des images qui apparaissent
en 3D en utilisant des lunettes stéréoscopiques. Il travaille
systématiquement à partir d’une photo du sujet principal, qu’il modifie
sur Photoshop afin d’ajuster les couleurs et la composition puis d’en
faire la copie. Néanmoins, une part d’accidentel modifie naturellement
l’idée de départ lors de la réalisation. Il esquisse ensuite son sujet
sur une toile, qu’il rehausse dans un souci esthétique en appliquant de
la pâte en suivant les mouvements qu’il souhaite représenter. Puis il
applique une base d’acrylique pour constituer son fond, qu’il travaille à
l’aide d’une spatule et d’un pinceau en employant des techniques de
l’art abstrait. Pour peindre le sujet principal, il utilise une
technique qui consiste à peindre à l’huile son sujet en sépias, des
couleurs transparentes aux teintes les plus foncées afin de créer les
ombres et lumières. Ensuite, au pinceau, il harmonise les teintes du
décor en portant des lunettes stéréoscopiques afin de saisir l’effet de
profondeur. Un vernis transparent est enfin ajouté pour uniformiser
l’œuvre et éviter les mauvais reflets.
Le soldat, Huile sur panneau de bois, 61cm x 91cm
L’artiste emploi donc la technique dite
des Anaglyphes, où une image est réalisée pour être vue en relief, à
l’aide de deux filtres disposés devant chacun des yeux de l’observateur.
Ce principe est fondé sur la notion de stéréoscopie qui permet à notre
cerveau d’utiliser le décalage entre nos deux yeux pour percevoir le
relief. Il doit donc calculer le décalage binoculaire pour que les
filtres des lunettes captent les différents traits de son œuvre, comme
au cinéma. On remarque aisément qu’il emploie souvent les couleurs
primaires (bleu, jaune, rouge) mais aussi le vert ; ces couleurs
envoient en effet de faux signaux oculaires. En effet, l’œil capte la
réflexion des images à l’envers, et la dimension 3D n’est qu’une
perception faussée du relief qui offre une sensation de profondeur aux
images. De fait, l’appréciation de la distance est binoculaire et
nécessite un travail des deux yeux en même temps qui envoient tous deux
des signaux complémentaires au cerveau. Ces signaux se forment par la
stimulation des synapses accrochés à la rétine qui transmettent l’info
jusqu’à notre cerveau qui la déchiffre.
Mika a eu la gentillesse de me faire
parvenir une paire de ces lunettes ainsi que quelques impressions de ses
toiles, aussi j’ai pu constater moi-même l’effet frappant du passage de
2 à 3 dimensions en portant les lunettes. En effet, le sujet, déjà
esthétique sans le port de lunettes, semble presque palpable et hors de
son cadre lorsqu’elles sont portées. Ce qui est extraordinaire dans
cette technique, c’est que l’œuvre est parfaitement visible à l’œil nu,
sans distorsion ou effet flouté, alors qu’elle prend une autre envergure
avec l’usage des lunettes 3D, comme une image indépendante de son
support. A l’instar d’un mirage ou d’un rêve, l’image est inaccessible
mais elle n’en est pas moins proche du spectateur, qui peut alors la
contempler de manière bien plus intime. Il est tout à fait fascinant de
faire l’expérience de cette technique et je conseille vivement au
lecteur d’essayer, d’autant qu’il est très simple de se procurer ce type
de lunettes à prix fort abordable. Pour cela, après vous être procuré
des lunettes rendez-vous sur sa page : http://www.mescreationsartistiques.com/ et imprimez l’œuvre que vous
souhaitez, l’effet est saisissant!
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