14/09/2014

Mika, la peinture en 3 dimensions


Terre éphémère, Huile sur toile, 91cm x 122cm

Mika, de son vrai nom Richard Thibault, est né en 1963 à Montréal. Son travail, qui mêle art abstrait et hyperréalisme, reproduit fidèlement des thèmes très classiques tel que les animaux, les portraits, paysage, etc. en les sublimant par des couleurs vives et des techniques empruntées à l’art abstrait.

Après avoir exploré les possibilités offertes par la peinture à l’huile, l’aquarelle, le pastel et même le crayon de couleur durant l’adolescence, il se tourne rapidement vers la technique de l’aérographie (Air Brush) à un moment où la plupart des photos étaient encore tirées et retouchées manuellement. Très polyvalent, Mika est référé par un contact à un studio de publicité reconnu où il commence par effectuer des petits travaux puis des contrats à la pige dès l’âge de 18 ans. Au fil des années, il développe un réseau indépendant de cette entreprise à qui il propose ses services en tant que pigiste, illustrateur et technicien d’aérographie. Il illustre également des contes pour enfants, réalise des illustrations publicitaires pour des entreprises dans de nombreux domaines, etc. Néanmoins, la démocratisation de l’informatique occasionne une forte baisse de la demande d’illustrateurs. Ainsi, en 2009-2010, l’artiste choisi de développer sa création artistique en mettant à jour ses connaissances de l’art contemporain actuel (en visitant des musées et des galeries), mais aussi en se plongeant dans des ouvrages théoriques à propos des techniques utilisées dans les domaines de l’art abstrait et de l’hyperréalisme. Son travail s’est alors constitué autour d’un savant dosage entre les techniques de l’art abstrait et de l’hyperréalisme et est caractérisé par une approche du mouvement et des couleurs vives très personnelle.


Frénésie, Huile sur Toile 91cm x 122cm


Rebelle, Huile sur toile, 91cm x 122cm


Depuis quelques mois il explore une nouvelle technique qui lui permet de peindre des images qui apparaissent en 3D en utilisant des lunettes stéréoscopiques. Il travaille systématiquement à partir d’une photo du sujet principal, qu’il modifie sur Photoshop afin d’ajuster les couleurs et la composition puis d’en faire la copie. Néanmoins, une part d’accidentel modifie naturellement l’idée de départ lors de la réalisation. Il esquisse ensuite son sujet sur une toile, qu’il rehausse dans un souci esthétique en appliquant de la pâte en suivant les mouvements qu’il souhaite représenter. Puis il applique une base d’acrylique pour constituer son fond, qu’il travaille à l’aide d’une spatule et d’un pinceau en employant des techniques de l’art abstrait. Pour peindre le sujet principal, il utilise une technique qui consiste à peindre à l’huile son sujet en sépias, des couleurs transparentes aux teintes les plus foncées afin de créer les ombres et lumières. Ensuite, au pinceau, il harmonise les teintes du décor en portant des lunettes stéréoscopiques afin de saisir l’effet de profondeur. Un vernis transparent est enfin ajouté pour uniformiser l’œuvre et éviter les mauvais reflets.

 

Le soldat, Huile sur panneau de bois, 61cm x 91cm


La balerine, Huile sur Toile, 92 cm X 92 cm

L’artiste emploi donc la technique dite des Anaglyphes, où une image est réalisée pour être vue en relief, à l’aide de deux filtres disposés devant chacun des yeux de l’observateur. Ce principe est fondé sur la notion de stéréoscopie qui permet à notre cerveau d’utiliser le décalage entre nos deux yeux pour percevoir le relief. Il doit donc calculer le décalage binoculaire pour que les filtres des lunettes captent les différents traits de son œuvre, comme au cinéma. On remarque aisément qu’il emploie souvent les couleurs primaires (bleu, jaune, rouge) mais aussi le vert ; ces couleurs envoient en effet de faux signaux oculaires. En effet, l’œil capte la réflexion des images à l’envers, et la dimension 3D n’est qu’une perception faussée du relief qui offre une sensation de profondeur aux images. De fait, l’appréciation de la distance est binoculaire et nécessite un travail des deux yeux en même temps qui envoient tous deux des signaux complémentaires au cerveau. Ces signaux se forment par la stimulation des synapses accrochés à la rétine qui transmettent l’info jusqu’à notre cerveau qui la déchiffre.



Lévitation, Huile sur toile, 91cm x 152cm

  

 Mika réalisant une peinture à huile 3D, 92cm x 153cm

Mika a eu la gentillesse de me faire parvenir une paire de ces lunettes ainsi que quelques impressions de ses toiles, aussi j’ai pu constater moi-même l’effet frappant du passage de 2 à 3 dimensions en portant les lunettes. En effet, le sujet, déjà esthétique sans le port de lunettes, semble presque palpable et hors de son cadre lorsqu’elles sont portées. Ce qui est extraordinaire dans cette technique, c’est que l’œuvre est parfaitement visible à l’œil nu, sans distorsion ou effet flouté, alors qu’elle prend une autre envergure avec l’usage des lunettes 3D, comme une image indépendante de son support. A l’instar d’un mirage ou d’un rêve, l’image est inaccessible mais elle n’en est pas moins proche du spectateur, qui peut alors la contempler de manière bien plus intime. Il est tout à fait fascinant de faire l’expérience de cette technique et je conseille vivement au lecteur d’essayer, d’autant qu’il est très simple de se procurer ce type de lunettes à prix fort abordable. Pour cela, après vous être procuré des lunettes rendez-vous sur sa page : http://www.mescreationsartistiques.com/ et imprimez l’œuvre que vous souhaitez, l’effet est saisissant!


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